La MILDT (Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) vient de faire paraître les résultats d’une enquête de l’INPES sur les connaissances et la perception des risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse (infolettre n°101 du 9 septembre 2015).
Les troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF) regroupent les manifestations qui peuvent survenir chez un individu dont la mère a consommé de l’alcool durant la grossesse. Les TCAF peuvent être : un retard de croissance du fœtus, un accouchement prématuré, un faible poids de naissance, …. Mais aussi des conséquences plus tardives pour le bébé comme des troubles psychiques ou du comportement, tels que les troubles des apprentissages, de la mémorisation, de l’abstraction et de l’attention… Le syndrome d’alcoolisation fœtale constitue la forme la plus grave.
A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), l’Inpes et la Mildeca présentent les résultats d’une enquête1 sur les connaissances et la perception des risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse. En 2015, en France, la notion de risque liée à la consommation d’alcool pendant la grossesse reste encore très floue. Quelques gorgées d’alcool, un verre de temps en temps, voire une consommation d’alcool quotidienne sont pour certains Français des niveaux de consommation acceptables chez une femme enceinte. Ainsi, seul un quart de la population affirme que la moindre consommation d’alcool entraîne des conséquences graves pour le nouveau-né. Seulement 25% des Français estiment que la moindre consommation d’alcool pendant la grossesse comporte un risque pour l’enfant. Pour une majorité, le risque n’existe que pour une consommation excessive : 86% des personnes interrogées savent qu’une seule ivresse au cours de la grossesse est dangereuse pour le nouveau-né. Mais les risques liés aux consommations moins importantes sont moins connus. 18% pensent qu’une femme enceinte peut boire quelques gorgées d’alcool de temps en temps et 39% considèrent qu’un verre pour les grandes occasions ne pose pas de problème. Dans le même temps, 37% estiment que les risques n’apparaissent pour le nouveau-né que si l’on consomme de l’alcool quotidiennement. Des idées reçues qui persistent Un message sanitaire approuvé mais peu connu L’alcool, un produit toxique pour le fœtus à tout moment de la grossesse
L’importance de parler avec les femmes enceintes de leur consommation d’alcool
En France, les données du Baromètre santé Inpes 2014 montrent que les consommations d’alcool des jeunes femmes sont en hausse. Par exemple, 10 % des étudiantes déclarent avoir connu des ivresses « régulières » (plus de 10 par an), contre seulement 2% en 2005. « La consommation d’alcool est en forte augmentation chez les femmes et notamment les étudiantes. Elle se banalise. Compte tenu des risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse il est important de rappeler les messages de prévention.» conclut le Dr François Bourdillon. |
1 Etude réalisée par BVA pour l’Inpes du 25 au 27 juin 2015 auprès d’un échantillon représentatif de la population français de 1005 personnes âgées de 15 ans et plus2 Alcool. Effets sur la santé, collection « Expertise collective », INSERM, 2001 |